Sport & Santé | En pratique
Depuis le 1er mars 2017, les médecins généralistes peuvent prescrire, aux patients en affection longue durée, une activité physique adaptée (APA). La présente fiche-pratique vise à en détailler les modalités de prescription.
A qui prescrire ?
Tous les patients en ALD sont concernés par cette prescription de sport santé.
Comment prescrire ?
A l’occasion de la prescription, le médecin généraliste doit évaluer le degré de handicap de son patient selon 13 critères de gravité, listés dans le décret du 30 décembre 2016[1].
La présence de l’un des items ci-dessous permet de classer le patient dans la catégorie des limitations fonctionnelles sévères (cf. infra).
Fonctions locomotrices :
– Fonction neuromusculaire : altération de la motricité et du tonus affectant la gestuelle et l’activité au quotidien.
– Fonction ostéoarticulaire : altération d’amplitude sur plusieurs articulations, affectant la gestuelle et l’activité au quotidien.
– Endurance à l’effort : fatigue invalidante dès le moindre mouvement.
– Force : ne peut vaincre la résistance pour plusieurs groupes musculaires.
– Marche : distance parcourue inférieure à 150 m.
Fonctions cérébrales :
– Fonctions cognitives : mauvaise stratégie pour un mauvais résultat, échec.
– Fonctions langagières : empêche toute compréhension ou expression.
– Anxiété /Dépression : présente des manifestations sévères d’anxiété et/ou de dépression.
Fonctions sensorielles et douleur :
– Capacité visuelle : vision ne permettant pas la lecture ni l’écriture. Circulation seul impossible dans un environnement non familier.
– Capacité sensitive : stimulations sensitives non perçues, non localisées.
– Capacité auditive : surdité profonde.
– Capacités proprioceptives : déséquilibres sans rééquilibrage. Chutes fréquentes lors des activités au quotidien.
– Douleur : douleur constante avec ou sans activité.
A qui adresser le patient ?
En fonction du niveau de handicap, la catégorie de professionnels en mesure de prendre en charge le patient n’est pas la même. En effet, en cas de handicap sévère, seuls les professionnels de santé (kinésithérapeutes, ergothérapeutes et psychomotriciens) sont en mesure d’assurer le suivi du patient et sa rééducation. Les éducateurs d’APA (Activité Physique Adaptée) ne pourront intervenir que pour les patients présentant une limitation fonctionnelle peu sévère.
Quelle prise en charge financière ?
A ce jour, aucune prise en charge financière n’est prévue, ni pour la prescription du sport santé par le médecin, ni pour les séances d’APA.
L’avis de ReAGJIR
Cette possibilité nouvelle va dans le sens d’une meilleure prise en charge des patients dans une approche holistique.
Elle risque néanmoins d’avoir peu d’impact au quotidien du fait du non remboursement de la démarche et de sa complexité de prescription.
Par ailleurs, la constitution d’un carnet d’adresses de correspondants pratiquant l’APA ne sera pas forcément simple.
Enfin, ce nouveau décret pourra, dans certains cas, modifier l’organisation de dispositifs existants de sport santé, en conduisant malheureusement à une complexification des prises en charge (ex : sport santé sur ordonnance à Strasbourg).
[1] Décret n° 2016-1990 du 30 décembre 2016 relatif aux conditions de dispensation de l’activité physique adaptée prescrite par le médecin traitant à des patients atteints d’une affection de longue durée