L’étude
Pourquoi l’activité particulière de ces professionnels, qui représentent près de 10% des médecins du territoire, n’est-elle ni connue, ni analysée ? Une des raisons à ce constat pourrait être la méconnaissance de ces spécificités par les autorités concernées.
L’étude REMPLACT, menée par ReAGJIR en 2009, avait pour objectif de quantifier et qualifier l’activité des remplaçants en France, pour l’année 2008.
L’atlas 2009 du Conseil National de l’Ordre (CNOM) dénombrait 6 891 remplaçants en médecine générale en France au 1er Janvier(1) 2009, soit 7,2% des médecins généralistes en exercice (94 909 médecins généralistes et spécialistes de médecine générale).
Ce chiffre correspond-il à la réalité ? En 2007, l’étude d’Aude Mainguy(2) auprès des Conseils Départementaux de l’Ordre (CDOM) dénombrait 10 263 remplaçants, contre 6 787 dans l’Atlas du CNOM de la même année.
Le nombre exact de remplaçants en France semble difficile à établir. Cette imprécision peut s’expliquer par l’hétérogénéité de cette population : internes qui remplacent pendant leur cursus, remplaçants non thésés, remplaçants thésés, médecins à activité mixte (libérale et salariée), et médecins retraités effectuant des remplacements. Il s’agit également d’une population « labile » : au cours d’une année, un remplaçant peut changer de « statut » (soutenance de thèse par exemple), de nature d’exercice (libéral, salarié, mixte) et de lieu d’exercice (remplacements dans plusieurs départements). Tout délai d’actualisation des listes des CDOM peut entraîner un recensement multiple des remplaçants dans plusieurs départements.
La place du remplacement dans la vie professionnelle des médecins généralistes a été analysée dans plusieurs études. Une période de remplacement est envisagée par 66% des internes de médecine générale comme mode d’exercice après l’internat(3) et 87% des médecins généralistes ont remplacé avant de s’installer(4). Le remplacement apparaît comme une période de transition incontournable pour les jeunes médecins généralistes. Elle leur permet de compléter leur formation, de se faire une idée du métier et de déterminer la façon dont ils veulent l’exercer(5).
Les récentes réflexions menées sur l’organisation des soins primaires en France ne tiennent pas ou peu compte de cette période charnière. Dans le rapport de l’ONDPS 2008-09(6), les remplaçants n’ont pas été identifiés spécifiquement lors de la réalisation des projections. Il est donc impossible de déterminer ni leur activité, ni l’évolution de leur effectif. Le rapport « Améliorer la continuité des soins et la qualité de la prise en charge des patients » (7) de 2009, ne mentionne pas le rôle des remplaçants dans le maintien de la continuité des soins lors des congés, ou arrêts maladie des médecins. De même, peu de propositions concrètes pour la participation à la permanence des soins (PDS) impliquaient les remplaçants dans le rapport « Mission de médiation et de propositions d’adaptation de la permanence des soins » (8) de 2007.
Pourquoi l’activité particulière de ces professionnels, qui représentent près de 10% des médecins du territoire, n’est-elle ni connue, ni analysée ? Une des raisons à ce constat pourrait être la méconnaissance de ces spécificités par les autorités concernées.
L’étude REMPLACT, menée par ReAGJIR en 2009, avait pour objectif de quantifier et qualifier l’activité des remplaçants en France, pour l’année 2008.
Revue de presse