21 septembre 2018 – La Minute ReAGJIR – Numéro 2

Mardi 18 septembre, le Président de la République a prononcé un long discours devant l’ensemble des acteurs de la santé en France.

Au programme, de nombreux objectifs à long terme, quelques propositions concrètes, le tout au service d’une vision ambitieuse : réformer le système de santé pour le prochain demi-siècle.

Pour la médecine de ville, nous retenons en priorité :

  • La création d’une nouvelle profession, celle d’assistant médical. L’objectif est de dégager le médecin de certaines tâches pour libérer du temps médical. Reste à s’entendre sur les missions de ces nouveaux intervenants : super-secrétariat ? Prise de constantes voire réalisation de certains actes par délégation ? La fiche de poste reste à définir, tout comme le financement de ces contrats. L’Assurance maladie est prête à en prendre en charge 4 000, et plus si affinité ! Seule condition pour les médecins : être inscrits dans un projet d’exercice coordonné.

  • La coordination sur les territoires sera justement renforcée avec l’ambition de couvrir, d’ici la fin du quinquennat, l’ensemble du territoire de Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Ces regroupements de professionnels du premier recours, mais aussi de spécialistes de second recours et d’établissements hospitaliers devront permettre de trouver des solutions adaptées aux besoins des populations locales : trouver un médecin traitant pour chacun, proposer suffisamment de créneaux de consultation pour répondre aux urgences réelles ou ressenties, prendre en charge les cas complexes, … A chaque bassin de vie de s’organiser comme il l’entend. Les ARS étant prêtes à mettre la main à la poche.

La médecine hospitalière est également concernée :

  • Le décloisonnement ville/hôpital devrait passer par la réorganisation des hôpitaux locaux, en les transformant en hôpitaux communautaires, où interviendraient davantage de libéraux et les moyens diagnostics notamment seraient renforcés.

  • Le financement des hôpitaux sera également revu avec la réduction de la place de la tarification à l’acte et la montée en charge du financement de la pertinence des soins.

Dernier volet important, la formation médicale initiale :

  • Le numerus clausus sera supprimé dès 2020 au profit d’un autre mode de sélection qui reste à préciser.

  • Les premier et deuxième cycles des études seront réformés, les Épreuves Classantes Nationales (ECN) devant elles aussi disparaître.

Beaucoup de ces annonces étaient très attendues par les jeunes généralistes, qui aspirent à un exercice différent de leur métier, avec plus de pluri-professionnalité, une fluidité plus grande des parcours professionnels (entre le libéral et le salariat notamment), ou encore, la réduction des tâches administratives.

Les mois à venir seront décisifs pour mettre en musique ces belles intentions et ReAGJIR sera au rendez-vous pour en faire une réalité.