#47 | 24 août 2019

Comment remplir au mieux ces certificats parfois « chronophages » ?

Macarons de stationnement, reconnaissance de travailleur handicapé, prestation de compensation de handicap, aménagement scolaire… Il arrive fréquemment que nous soyons sollicités par nos patients ou leurs proches pour le fameux « Certificat MDPH ».

Hé oui ! Reconnaissable à son look bleu et blanc, disponible ici, il revient en vitrine de nos consultations tous les 5 ans pour chaque patient concerné – car il n’est pas valable « à vie ».

Si l’état de votre patient n’a pas changé, et que vous renouvelez un certificat, dans ce cas vous pouvez uniquement remplir la première page en certifiant qu’il n’y a « aucun changement dans la situation de votre patient depuis votre précédent certificat ».

Dans les cas où :

  • il s’agit d’un certificat initial,
  • il s’agit d’un renouvellement de certificat mais vous n’avez pas rempli le certificat initial,
  • l’état de santé du patient, les retentissement fonctionnels et relationnels de sa pathologie, ou sa prise en charge thérapeutique ont changé,

il vous faudra remplir un certificat COMPLET.

Alors, comment faire pour ne pas tomber dans la redondance et l’exaspération ?

Sachez que ces certificats sont examinés en commission, avec des représentants de patients, un médecin de la MDPH, et plusieurs autres membres non médicaux de la MDPH. Pour cette commission, ce n’est pas le diagnostic qui importe, c’est la façon dont le patient va vivre son handicap et la façon dont le handicap va impacter sa vie personnelle, professionnelle et relationnelle.

Vous allez détailler la ou les pathologies à l’origine du handicap, vous pouvez vous aider de courriers de spécialistes si besoin mais ce qui va jouer encore davantage, c’est votre façon d’expliquer son retentissement pour le patient.

Pensez ainsi à détailler les signes cliniques invalidants (spasticité limitant les mouvements dans le cadre d’une pathologie neurologique par exemple), les traitements mais également leurs effets secondaires (somnolence, confusion, hypotension orthostatique…). Profitez du fait de remplir la partie « appareillage » pour refaire le point avec le patient sur la façon dont il a aménagé son domicile, c’est souvent très utile.

Les grilles du certificat peuvent sembler redondantes : pensez à bien détailler dans les commentaires libres les retentissements émotionnels, comportementaux ou cognitifs. N’oubliez pas de détailler la situation de l’aidant, surtout si elle est précaire.

Les deux parties-clés du certificat ne sont pas forcément celles auxquelles on pense : il s’agit du projet thérapeutique, à détailler absolument, et surtout vos remarques ou observations complémentaires.

PLUS vous détaillerez la situation de votre patient avec minutie, PLUS la commission se fera une idée claire de la façon dont le patient vit, de ses projets, de la façon dont il aménage sa vie avec son handicap, de l’aide dont il a besoin. Encore une fois, le diagnostic est tout à fait secondaire pour la commission, qui prend également fortement en compte la partie que le patient va rédiger lui-même pour décrire ses attentes. Il faut donc l’encourager à le faire, absolument !

Une fois le certificat rempli, pensez à garder une copie pour vous, l’informatisation de la MDPH restant progressive 😊.

Alors, une corvée, ce certificat ? Peut-être une façon de « revoir » votre patient un peu différemment et de l’accompagner dans son projet de vie au quotidien !