Élection présidentielle 2017

Propositions ReAGJIR pour les candidats

Janvier 2017

Améliorer l’accès aux soins pour tous

en assurant l’accès géographique de tous aux soins, par une meilleure coordination entre les acteurs concernés

Les jeunes médecins comprennent la détresse des patients à ne pas trouver de médecin dans certaines zones en France, en raison de leur absence ou de leur surcharge d’activité. Depuis plusieurs années, ReAGJIR travaille sur des mesures qui pourraient être mises en place pour améliorer la répartition des médecins sur le territoire. Et celles-ci doivent être prises de concert par les professionnels de santé, les patients et les collectivités.

en garantissant l’accès aux soins de tous, sans discrimination économique

Les inégalités sociales de santé existent sur tout le territoire et dans toutes les classes sociales. Le système de santé français est par essence solidaire et ne peut laisser de côté cette problématique de plus en plus prégnante.

La réflexion au sein de ReAGJIR a permis d’élaborer le système de santé de demain, autour de trois axes fondateurs :

– Accès universel aux droits à la santé

– Accès aux soins selon les besoins du patient et non pas selon ses moyens

– Système de santé solidaire

ReAGJIR a pour objectif en 2017 de produire un document de propositions afin que notre système de santé prenne davantage en compte ces trois principes.

en développant une utilisation responsable des données de santé

Les jeunes généralistes ont grandi en même temps que le développement d’Internet et du partage des données. Mais à une époque où les GAFAM (Google Amazon Facebook Apple Microsoft) collectent massivement des données personnelles, les données de santé doivent être protégées.

Pour autant, la recherche ne peut se développer qu’en favorisant l’échange des savoirs et l’accès à des bases de données anonymisées. C’est pourquoi une réflexion doit s’engager avec les acteurs de santé sur cette évolution qui nous concerne déjà tous les jours.

Améliorer l’organisation des soins

en reconnaissant la participation des remplaçants dans notre système de santé

L’étude Remplact 3[1], menée par ReAGJIR au cours de l’été 2016, confirme l’importance des remplaçants pour le bon fonctionnement de notre système de santé : ils permettent d’assurer la continuité des soins durant les périodes d’absence des médecins installés et contribuent à la permanence des soins. Les données de l’étude montrent que le remplacement n’est le plus souvent qu’une étape dans la vie professionnelle du jeune médecin qui permet de préparer son installation.

 en créant un véritable régime de prévoyance pour les jeunes médecins

Le système de prévoyance actuellement proposé par la CARMF[i] a des failles qui concernent surtout les jeunes professionnels dans leur début d’activité : aucune couverture pour les remplaçants non thésés, un délai de carence de 90 jours, l’exclusion des pathologies antérieures, une pénalisation des bas revenus par le système forfaitaire de l’ASV, une protection maternité qui tarde à se mettre en œuvre, etc.

A l’instar du système de santé décrit précédemment, ReAGJIR souhaite un système de prévoyance et retraite solidaire pour tous les médecins.

en facilitant l’installation des jeunes médecins

Une fois sortis de l’internat, les jeunes généralistes sont en pleine interrogation sur leur choix d’exercice. Le remplacement est la période qui permet d’affiner et de confirmer son projet d’installation. Selon l’étude Remplact 3, 58 % des remplaçants ayant un projet d’installation envisagent d’exercer en cabinet de groupe et 16 % en maison de santé pluridisciplinaire. Il existe autant d’installations différentes que de médecins. Elles sont avant tout histoires de rencontres humaines avec les patients, les autres professionnels et les acteurs locaux.

Une installation réussie est garante de pérennité pour le médecin et ses patients.

en facilitant l’exercice mixte

32 % des répondants de l’étude Remplact 3 ont une activité médicale rémunérée autre que le remplacement en libéral : poste hospitalier de médecine générale, salariat dans une structure de soins primaires, activités dans des structures ambulatoires (PMI[ii], crèche, EHPAD[iii], EFS[iv], etc).

Les charges sociales de l’activité libérale ne permettent pas toujours de pérenniser ce type d’activité. Le choix d’un exercice mixte ajoute des contraintes organisationnelles et financières difficiles à concilier avec un début d’activité.

en développant la diversification des modes de rémunération

Le paiement à l’acte est majoritaire (87,7 % de la rémunération du médecin généraliste en 2013).

S’y ajoutent d’autres formes de rémunération : les Nouveaux Modes de Rémunération (NMR) pour le travail d’équipe accessibles aux maisons et pôles de santé, la Rémunération sur Objectifs de Santé Publique (ROSP), et différents forfaits (médecin traitant, personne âgée, ALD[v], etc).

Force est de constater que le paiement à l’acte ne correspond plus à l’exercice du médecin généraliste de premier recours. L’exercice médical a évolué en terme de prise en charge (patients poly-pathologiques, parcours de soin) et de type d’exercice (libéral, salariat, cabinet isolé, maison médicale, maison de santé, centre de santé, etc).

La diversification des modes de rémunération est nécessaire pour faire correspondre à chacune de ces missions un ou des modes de rémunération adaptés et cohérents afin d’assurer une prise en charge de meilleure qualité pour le patient.

Améliorer la pratique professionnelle  

en développant la Filière Universitaire de Médecine Générale

La Filière Universitaire de Médecine Générale (FUMG) a vu le jour en 2003 avec la mise en place d’un Diplôme d’Études Spécialisées en médecine générale. Les jeunes médecins issus de cette filière ont conscience que leur profession est une spécialité comme une autre. Ce n’est qu’avec l’augmentation du nombre d’enseignants de médecine générale (Maîtres de stage, Chefs de cliniques, Maîtres de conférence ou Professeurs des Universités) que cette filière pourra se faire connaître au sein des Universités dès les premières années des études médicales.

en assurant la formation et la certification des médecins tout au long de leur carrière

Chaque médecin a l’obligation déontologique de continuer à se former et à se tenir à jour des avancées de la science dans son domaine de compétence. L’Ordre des Médecins est garant de cette obligation déontologique et l’Agence Nationale du Développement Professionnel Continu assure l’organisation des formations pour toutes les professions de santé.

ReAGJIR propose que l’obligation de formation devienne légale (une sanction doit être définie en cas de manquement) et demande une garantie de qualité des formations.

 

[1] Enquête nationale via un questionnaire auto administré disponible en ligne, du 30 mai au 15 août 2016, 519 réponses enregistrées.

[i] Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France

[ii] Protection Maternelle et Infantile

[iii] Établissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes

[iv] Établissement Français du Sang

[v] Affection de Longue Durée